Cheminée : le bois 2 fois moins cher que le gaz

Le prix de l'énergie, et tout particulièrement celle relative au chauffage, est un sujet pour le moins important lorsque l'on sait qu'il représente pour la plupart des familles un poste de dépenses très élevé chaque année. Les différents modes de chauffage sont très inégaux en matière de coûts et de façon surprenante l'utilisation des cheminées ou poêles à bois est beaucoup plus économique que celles des chaudières à fioul ou encore utilisant le gaz ou l'électricité. Est-ce une raison pour investir dans un poêle ou une cheminée sans attendre ?


Lorsque l'on parle du coût de l'énergie, il faut bien se rappeler que la première économie correspond à l'énergie dont on a pas besoin. Cette lapalissade cache une réalité très simple, à savoir que les économies induites par une isolation de bon niveau et le fait de disposer d'un chauffage performant, sont, si l'on peut les financer, le moyen le moins coûteux de se chauffer. Selon l'ADEME, la moitié des maisons individuelles en France sont équipées de pour le chauffage au bois, que cela concerne un chauffage d'appoint ou au contraire la source principale.

L'autre élément à considérer est que selon la région où l'on habite il est plus ou moins aisé de se procurer du bois pour sa cheminée et dans des conditions économiques très disparates selon les régions. Les régions fortement boisées offrant des prix nettement plus bas. Le bois est aussi souvent acheté directement à de petits producteurs qui coupent pour eux-mêmes et vendent une partie de leur production. Généralement réglés contre espèces ces achats ne rentrent pas dans la logique fiscale habituelle et sont proposés à des tarifs très préférentiels, non pas qu'il y ait une volonté d'échapper à l'impôt, mais parce que cela s'est toujours fait ainsi, notamment dans nos campagnes.

Comment compare-t-on le prix des énergies ?

Il est courant de comparer les coûts des énergies en fonction du montant à débourser pour produire 100 kWh PCI, l'acronyme PCI signifiant "pouvoir calorifique inférieur". Ainsi, pour octobre 2014, les prix sont les suivants :

Energie utilisée
pour le chauffage
 Prix 100 kWh PCI
en centimes d'euro
Pétrole pour poêles 19,26 ct
Gaz (Propane) 14,87 ct
Eléctricité 14,86 ct
Fioul domestique 8,96 ct
Gaz naturel 7,16 ct
Granulés de bois en sac 6,77 ct
Pompe à chaleur géothermique 5,80 ct
Bûches de bois 3,4 ct
Bois déchiquetté 2,7 ct
Energie solaire 0 ct

Ces valeurs restent indicatives et sont évaluées sur des moyennes. Si vous recherchez des valeurs précises, vous devrez considérer les nombreuses variables considérées concourant à l'établissement de ces mêmes valeurs. Nous vous proposons ce  tableau de façon indicative pour étayer une réflexion de choix sur l'intérêt ou non de faire l'acquisition d'une cheminée et/ou d'en modifier une existante.

On constate donc que le bois est deux fois moins cher que le gaz naturel et plus de quatre fois moins onéreux que l'électricité, par exemple.

Mais comment réaliser au mieux des économies en se chauffant au bois et notamment par le biais de bûches, c'est que ce que nous allons développer maintenant.

Une cheminée et des bûches, dans quelles conditions ?

Comme nous l'avons vu, le bois est une énergie renouvelable à part entière. Les prélèvements sont inférieurs au taux de renouvellement naturel, tout du moins en Europe, ce qui justifie cette appelation.

Puisque nous parlons d'énergie renouvelable, nous pouvons également évoquer la question des gaz à effet de serre. Concernant le bois, la quantité de ces gaz rejetée par leur combustion est équivalente à celle émise pour leur décomposition naturelle. Se chauffer au bois n'altère donc pas l'équilibre naturel, le CO2 étant naturellement absorbé par les végétaux en croissance. De façon statistique une cheminée moderne émet 280 gr de CO2 par kWh produit contre 900 gr pour un convecteur électrique alimenté par une centrale électrique au charbon.

Les différentes qualités de bois

Selon l'essence que l'on utilise pour la brûler dans la cheminée, la durée et le rendement sont différents. La manière dont le bois a été stocké, séché et débité joue également un rôle important sur ces deux points. Le bois s'achète au stère, cela correspondant mathématiquement à 1 m3. Certes, mais en matière de bois coupé, les choses ne sont pas aussi simples. En effet, si vous vous approvisionnez en bûches de 30 cm vous diposerez dans un espace de 1 m3. plus de bois que si vous aviez acheté des bûches de 70 cm. C'est normal, car le bois n'est pas de forme régulière et plus les bûches sont longues plus leur irrégularité génère de "vide" entre chacune. Ainsi le prix au m3. est donc différent selon la manière dont vous demandez à ce que votre bois soit débité. Généralement on tiendra compte de cet élément en choisissant une cheminée ou un poêle à bois en fonction de ses préférences pour des bûches coupées plus ou moins longues.

Avant d'être brûlé, le bois doit également avoir été séché. A ce niveau, la façon dont il a été collecté a une grande influence sur son efficacité dans votre cheminée. Un bois resté trop longtemps au sol aura commencé à se décomposé avec une densité devenue beaucoup plus faible et une résistance au feu très amoindrie. Son pouvoir calorifique est ainsi très altéré. Du bois insuffisamment sec aura du mal à brûler et accusera un poids exagéré, ne constituant pas non plus un combustible de choix. Enfin, selon l'essence du bois, on a affaire à des combustibles de densité différente avec des façon de brûler également distinctes. Enfin, la façon dont les bois a été coupé influe aussi sur la manière dont il se consumera dans votre cheminée. Les anciens complèteront ces propos en vous expliquant que l'on ne coupe pas le bois n'importe quand et que la tradition veut cela se fasse à la lune montante.

Vous l'aurez compris, dans ces conditions, définir un prix aux 100 kWh PCI fournis ne permet pas de fournir une valeur stricte mais d'indiquer une valeur moyenne. L'exemple est valable pour tous les autres combustibles, avec des variables d'ajustement différentes.

Le prix du bois est aussi à considérer du point de vue de sa décorrélation du prix des énergies fossiles. C'est-à-dire que les événements géopolitiques et économiques amenant à des périodes de crises, voire de chocs prétroliers, comme ceux que nous avons vécus dans les dernières décennies, ont beaucoup moins d'impact sur le prix du bois. L'approvisionnement en bois de chauffe relève également d'un circuit beaucoup plus court que celui des énergies fossiles.

Le type de cheminée est également primordial

Si vous avez lu notre article sur l'historique des cheminées, vous savez que toutes les cheminées ne se valent pas en matière de performances. Les évolutions depuis le Moyen Âge n'ont cessé d'améliorer le rendement calorifique des cheminées, même si certains choix ont parfois été et pour de longues périodes totalement contreproductifs.

L'augmentation du prix des énergies fossiles et la quote-part que représente le budget chauffage dans celui des ménages a amené les fabricants à imaginer des modèles toujours plus performants et économes. En outre la législation évolue énormément ces dernières années avec une remise en question totale sur le simple fait d'être autorisé à utiliser une cheminée à foyer ouvert. Ces dernières sont accusées de nombreux maux et notamment de participer dans les zones fortement urbanisées à altérer la qualité de l'air avec des taux de rejets de particules fines jugés trop importants et fortement nocifs pour la santé. Cette même remarque étant valables pour les véhicules diesel. Ainsi, pour 430 communes de la région parisienne, l'utilisation des cheminées à feux ouverts sera proscrite dès 2015.

L'argumentation économique, concernant les cheminées à foyers fermés, amène à une conclusion équivalente, les progrès réalisés ces dernières décennies sur ce type d'appareils de chauffage ayant été considérables. Le coût de production de nos fameux 100 kWh PCI est ainsi, naturellement, d'autant plus faible que l'on utiliser une cheminée à foyer fermé et que celle-ci soit technologiquement conçue de façon à offrir un rendement calorifique élevé. En rajoutant un système à air pulsé à un insert, il est possible de chauffer une grande partie, voire l'intégralité d'une maison.

Si l'on résume : en choisissant son bois, de préférence de type feuillu, idéalement du chêne, âgé de deux ans (c'est le temps de séchage requis pour obtenir un taux d'humidité inférieur à 25 %), coupé en bûches de 50 cm et en utilisant une cheminée pourvue d'un insert et d'un système de distribution ventilé de la chaleur, ainsi qu'en bénéficiant d'une maison correctement isolée, le bois est alors un moyen de chauffage sain, écologique, agréable et surtout très peu cher en comparaison des chauffages à énergies fossiles. En outre une cheminée peut fonctionner sans électricité, ce qui n'est de façon générale le cas d'aucun autre mode de chauffage courant employant ces mêmes énergies fossiles.

Si l'on considère l'aspect purement économique, ce qui est le cas de notre sujet, la cheminée à insert est donc un choix particulièrement avisé.

Nous terminerons par la liste des quelques inconvénients liés à ce mode de chauffage. En tout premier lieu le bois occupe un volume de stockage important, il nécessite donc des approvisionnements réguliers, ces derniers impliquant un coût. Si l'on achète du bois en fonction d'opportunités, il arrive également qu'il faille soit-même le recouper aux dimensions optimales pour l'insert dont on dispose. Enfin, de façon régulière, il faut évacuer les cendres et aussi selon l'intensité de l'utilisation que l'on fait de sa cheminée, faire procéder à son ramonage par un professionnel.

Question subsidiaire : peut-on utiliser du bois de récupération, par exemple de vieilles palettes ?
La réponse est à priori non, car ces bois sont traités, aussi leur combustion a t'elle tendance à encrasser vos conduits de cheminée et à dégager des fumées pouvant être légèrement toxiques. Si vous utilisez un foyer ouvert cette dernière remarque étant d'autant plus à considérer.